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« Lorsque je pars en expédition, j’aime en général allier les techniques photographiques au sujets traités. Comme  beaucoup de photographes, je suis plus enclin de parler technique que de ma sensibilité, une forme de pudeur, nos images parlent pour nous. Une chose est certaine, j’ai  besoin de faire corps avec ma propre production : de tripatouiller mes appareils, mes chimies, d’avoir cette sensation d’autonomie et de maîtrise sur la nature matérielle de l’image. La photographie alternative me permet de sortir des sentiers battus. Mon regard s’adapte à chaque appareil, et la notion de temps me permet une immersion totale dans ma production, en moyenne 4 images/jours. Ma pratique rend cette activité saisonnière, souvent dépendante de la lumière. J’ai souvent la sensation d’opérer un renversement des sens, un contrepied qui me permet de relativiser la rapidité du monde dans lequel on vit et d’apporter une suspension, une parenthèse pour autrui. » 

 

Fabrice Lassort

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